Nous sommes au début des années 50, Anne Misonne travaille comme jeune psychologue dans un centre pour « enfants du juge » à Rixensart.
Elle est frappée par le manque de formation des enseignants qui travaillent avec ces enfants en difficulté.
Ils étaient considérés comme ignorants, inintelligents et accusaient de grands retards scolaires.
Son travail consiste à les tester et à intervenir au moment des crises. Cette situation ne la satisfait pas, il doit y avoir moyen de les aider autrement…
Depuis toujours, elle porte en elle l’espoir d’un jour diriger sa propre école. Aussi, quand on lui propose de prendre la direction d’une petite école qui aide des enfants dyslexiques en retard scolaire, elle n’hésite pas! Elle prend la chance qui lui est offerte de pouvoir mettre en pratique ses idées.
« Aider les enfants dans leurs problèmes affectifs, personnels et familiaux, au travers de l’enseignement scolaire »
En premier lieu, elle prône le respect de l’enfant …
« L’enfant n’est pas inintelligent, c’est plutôt nous, qui ne comprenons pas sa demande »
Il faut être à l’écoute de l’enfant, le comprendre dans sa souffrance et pas question d’essayer de le « mater », comme c’était encore souvent le cas dans les années 50.
Il ne faut pas oublier que ces idées qui nous paraissent tout à fait naturelles aujourd’hui étaient plutôt révolutionnaires à leur époque.
« Tous les enfants doivent pouvoir bénéficier d’un climat familial et de confiance.
Il faut trouver le point positif chez chaque enfant et l’aider à le développer. »
« Chaque enfant, quelque soit son problème, a un potentiel et il faut laisser toutes les portes ouvertes. »
Et c’est dans cet état d’esprit qu’en 1956, avec l’aide de quelques parents d’élèves, elle crée son école au 35, Avenue des Volontaires à Auderghem, où 50 ans après, elle existe toujours.
Elle dirigera l’école dans le respect de ses principes pendant plus de 20 ans et lui restera attachée comme conseillère et présidente.
Aujourd’hui, l’école reçoit 24 élèves, de 5 à 13 ans, avec des problèmes divers et des besoins spécifiques auxquels répond une équipe d’enseignantes diplômées, de logopèdes ainsi qu'une quinzaine de volontaires enthousiastes.